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line de ne me point jeter dans la nécessité d’aimer une ingrate. Mme de Mesmes paroît dans un carrosse de mille louis. Lisez un peu dans le Mercure galant la généalogie de F…[1], et vous verrez qu’il n’y a que cette maison-là de noble et d’illustre dans le monde, et que le feu grand maître[2] s’est trompé, quand il a cru ne pas tirer de là tout son éclat.


1418. — DE COULANGES À MESDAMES DE SÉVIGNÉ ET DE GRIGNAN.

À Paris, le 22e juin.

J’arrivai avant-hier de Saint-Martin ; je passai hier tout le jour à Choisy ; je m’en vais coucher à Versailles, pour m’en aller demain matin à Évreux avec tous les Bouillons du monde, qui se mettent à m’aimer à l’exemple du Cardinal, et qui veulent aussi m’avoir à leur tour ; et puis dites, Mesdames, que votre petit cousin n’est pas un homme fort considéré : ce qui est encore à savoir, est

  1. 8. De Feydeau. — On a vu dans la lettre du 25 mars précédent, p. 255 et 256, que Mlle Feydeau de Brou venait d’épouser le président de Mesmes. On publia dans le Mercure galant, à l’occasion de ce mariage (volume de mai 1695, p. 283 et suivantes), une généalogie de la famille Feydeau, suivant laquelle le duc du Lude, dont la mère était Marie Feydeau, fille d’un trésorier de l’Épargne, aurait été plus ancien par sa mère que par ses ancêtres paternels. Le généalogiste fait en effet remonter cette famille jusqu’en 1310, tandis que la maison de Daillon descend de Jean Daillon, seigneur du Lude, chambellan de Louis XI, en 1443. Feydeau de Marville était lieutenant de police en 1751, quand fut publié le Recueil de lettres choisies pour servir de suite aux lettres de Madame de Sévigné à Madame de Grignan ; c’est sans doute pour ce motif que le nom de Feydeau fut supprimé dans la première édition. (Note de l’édition de 1818.)
  2. 9. Le duc du Lude, l’ami de Mme de Sévigné.