Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour Mlle d’Albret[1], présente.

La voyez-vous ? vous dites oui :
D’Albret, cette belle princesse
(Car pour moi j’en suis ébloui),
La voyez-vous ? vous dites oui.
Ses yeux, son teint épanoui,
Inspirent certaine tendresse.
La voyez-vous ? vous dites oui :
D’Albret, cette belle princesse.

Pour Mlle de Château-Thierry[2], la plus belle et la plus jeune des trois sœurs, qui est à Port-Royal à Paris, et qui vient rarement à Saint-Martin.

Jeune et belle Château-Thierry,
Vous tiendra-t-on toujours en cage ?
Il n’est cœur qui n’en soit marri,
Jeune et belle Château-Thierry.
L’Oise, en attendant un mari,
Vous demande sur son rivage.
Jeune et belle Château-Thierry,
Vous tiendra-t-on toujours en cage ?

Adieu, ma charmante gouvernante : lisez ma lettre avec les points et les virgules, en récompense des bons tons que je donne aux vôtres.


1416. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À COULANGES.

À Grignan, le 19e juin.

Je suis fort affligée de cette colique de Mme de Cou-

  1. 10. Seconde fille du duc de Bouillon ; elle mourut l’année suivante. « Mlle d’Albret… mourut au Port-Royal, à Paris, fort brusquement ; on croit que c’est l’apoplexie. » (Dangeau, 16 septembre 1696.)
  2. 11. Louise-Julie ; elle épousa le 22 juin 1698 François-Armand de Rohan, prince de Montbazon, fils aîné du prince de Guémené, dont elle resta veuve sans enfants en 1717.