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1695 M. de Noailles qui revient pour faire achever son portrait chez Rigaud[1]. La duchesse de Villeroi, sur nouveaux frais, fait mille et mille compliments à la belle Pauline. Vous ne sauriez croire comme une grossesse de quatre mois et demi sied bien à cette duchesse.

Voilà encore des triolets[2] enfants de Saint-Martin.

Pour Mlle de Bouillon[3], absente.

La voyez-vous ? vous dites non ;
Hélas ! j’en dis autant moi-même.
La belle et charmante Bouillon,
La voyez-vous ? vous dites non ;
Je ne la vois plus, tout de bon,
Celle que j’adore et que j’aime ;
La voyez-vous ? vous dites non ;
Hélas ! j’en dis autant moi-même.


    la campagne, priant Sa Majesté de lui nommer un successeur pour le commandement. Le Roi, dès ce temps-à, jeta les yeux sur M. de Vendôme, ordonna à M. de Barbesieux de lui expédier les patentes de général de l’armée de Catalogne, et lui défendit d’en parler ni à lui ni à personne, et M. de Noailles emporta ces lettres patentes-là avec lui. » Saint-Simon, à cette occasion, explique comment le Roi, n’osant pas préférer ouvertement le duc de Vendôme aux princes du sang, demanda cette complaisance au maréchal de Noailles ; le duc de Vendôme paraissait ainsi n’être choisi que comme suppléant et à cause du voisinage de la Provence : « après quoi se trouvant général d’armée, il le demeuroit de plain-pied, et devenoit un chausse-pied pour M. du Maine… M. de Noailles, dont le mal prétendu étoit un violent rhumatisme, revenu à Versailles, joua longtemps l’estropié, et il lui échappoit quelquefois de l’oublier assez pour faire rire le monde. » — Voyez le Mercure de juin, p. 173 à 177.

  1. 7. Le maréchal de Noailles fit représenter dans le fond de ce tableau les deux places de Campredon et de Roses qu’il avait conquises. — Hyacinthe Rigaud, qu’on a surnommé le van Dyck de la France, était né à Perpignan le 25 juillet 1659 ; il mourut le 29 décembre 1742.
  2. 8. Ces trois triolets se lisent, sans variantes, au manuscrit autographe, fo ☞ 49 verso.
  3. 9. Marie-Elisabeth de la Tour, fille aînée du duc de Bouillon ; elle mourut sans alliance le 24 décembre 1725.