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1695 core pour huit jours à_Saint-Martin ; après quoi je m’en reviens à Choisy, pour y arranger, et y cogner et recogner depuis le matin jusques au soir : ce n’est que sous cette promesse que Mme de Louvois me laisse partir demain ; des quatre jours qu’il y a que je suis ici, j’ai couché deux nuits chez elle ; enfin la maison où je suis le moins est celle de Mme de Coulanges, qui a bien son mérite aussi. Je suis ravi que vous ayez approuvé tous mes couplets ; en voici encore que je vous envoie. Je m’en vais dîner à l’hôtel de Chaulnes ; les maîtres y revinrent hier au soir de Versailles. Le duc se flatte toujours qu’il aura le Ménilmontant, et la duchesse y résiste toujours : elle n’est pas bien raisonnable quelquefois, votre amie ; pour, moi, voilà ce que je chante tout haut, avec cette liberté que Dieu m’a donnée, et en dépit de sa grosse moue. C’est au duc que je m’adresse.

TRIOLET.

Achetez le Ménilmontant,
C’est le repos de votre vie.
Avez-vous de l’argent comptant ?
Achetez le Ménilmontant.
Madame n’en dit pas autant ;
Mais satisfaites votre envie ;
Achetez le Ménilmontant,
C’est le repos de votre vie ;

Je m’en vais voir comme va cette affaire, et boire à votre santé, adorable mère, fille et petite-fille. Voilà M. de Vendôme qui va commander en Catalogne[1], et

  1. 6. On lit dans le Journal de Dangeau, au 7 juin 1695 : Les incommodités de M. de Noailles l’ont mis hors d’état de pouvoir servir cette année ; il a demandé son congé au Roi et revient ici. Le Roi donne à M. de Vendôme le commandement de l’armée de Catalogne. J’appris que M. de Noailles, avant que de partir d’ici, avoit confié au Roi le mauvais état de sa santé et qu’il ne croyoit pas pouvoir faire