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1691 roi d’Angleterre. C’étoit pour saper et pour détruire cette grande puissance, qu’ils étoient tous ensemble ; et par l’événement, ç’a été pour voir prendre de plus près la belle et importante ville de Mons. Je vous assure, mon cher cousin, que si M. et Mme de Vaudemont ne s’étoient point attachés à tous ces gens-là, ils s’en porteroient mille fois mieux, et que la princesse ne seroit point si maigre. Pour nous, qui chantons tous les jours des Te Deum[1], qui avons pris Nice et toute cette belle côte, nous nous portons fort bien ; nous chantons la chanson italienne de M. de Nevers ; notre musique la possède, et nous vous en régalerons à votre passage. Je prétends que vous me donnerez aussi toutes vos chansons, comme vous en avez donné quelques-unes à Mme de M*** ; car présentement elles sont éparpillées dans toutes vos lettres, comme les feuilles de la Sibylle[2] ; elles sont toujours d’un goût admirable pour nous, et vous vous êtes encore perfectionné en vous frottant à M. de Nevers. Personne ne sait mieux que nous les charmes et la beauté de sa maison de Fresnes[3] ; elle manquoit à votre bonheur, vous verrez quelles ressources de promenades différentes et d’agréments nouveaux.

    lande, où il fut reçu moins en gouverneur qu’en roi des Provinces-Unies. Il vint présider à la Haye un congrès de princes, de ministres et de généraux, afin de concerter les opérations militaires. On convint de faire marcher simultanément contre la France plus de deux cent vingt mille combattants. » (Histoire de France de M. Henri Martin, tome XIV, p. 144.)

  1. 5. Voyez les deux dernières Gazettes du mois d’avril.
  2. 6. Voyez au tome IX, p. 475, et la note 4, où il eût d’abord fallu faire un renvoi aux vers 443-452 du IIIe livre de l’Énéide.
  3. 7. Il paraît que la terre de Fresnes, où Mme de Sévigné allait souvent lorsqu’elle appartenait à Mme du Plessis Guénégaud a appartenu au duc de Nevers avant de passer dans la famille d’Aguesseau. (Note de l’édition de 1818.)