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1695 quante mille francs en argent, et cinquante mille francs en habits et en pierreries ; on dit aussi que M. de Poissy épouse Mlle de Bosmelet[1], qui aura un jour soixante mille livres de rente ; et de ma pauvre nièce, pas un mot.[2]M. de Coulanges arriva hier de Saint-Martin et il est allé aujourd’hui je ne sais où. Le maréchal de Choiseul part dimanche ; il a le commandement de la Bretagne joint aux autres[3] comme il a le commandement beau, je suis assez aise qu’il commande loin d’ici ; ce n’est pas que je ne sois une ingrate cette année, car je ne l’ai presque pas vu[4]. Adieu, ma vraie amie : ne me laissez pas oublier à Grignan, et surtout de l’adorable Pauline.

    deau, fille de Denis Feydeau, seigneur de Brou, président au grand conseil, et de Marie-Anne Voisin de la Noiraye ; elle mourut en janvier I705· — Sur les magnificences de cette noce, voyez le Mercure du mois de mai, p. 276 à 281.

  1. 5. Anne—Marie de Beuzelin de Bosmelet, fille unique de Jean, seigneur de Bosmelet, président à mortier au parlement de Rouen, et de Renée Bouthillier de Chavigny, nièce par sa mère de la maréchale de Clérembaut et de l’évêque de Troyes, après deux projets de mariage rompus, l’un avec M. de Poissy, l’autre avec le comte de Lux, épousa le 18 juin 1698 Henri-Jacques de Caumont, duc de la Force par démission de son père. — Quant à M. de Poissy, le futur président de Maison, veuf depuis le 15 septembre 1694 de Madeleine de Lamoignon, il se remaria en 1698 avec Mlle de Varangeville (voyez tome IX, p. 175, note 20).
  2. 6. Allusion au mot de Lucien, imité d’Aristophane, et qui a été cité déjà plusieurs fois : Et de Caron, pas un mot ! (voyez ci-dessus, p. 229 et note 1). — Cette, pauvre nièce est-elle Mlle de Sanzei ou Mlle de Bagnols ?
  3. 7. « M. le maréchal de Choiseul commandera en Bretagne comme en Normandie. » (Journal de Dangeau, au 22 mars 1695.)
  4. 8. Deux ou trois traits au milieu de l’éloge enthousiaste que Saint-Simon a fait de son ami, expliquent bien la peur que Mme de Coulanges avait des visites du maréchal : « Malgré fort peu d’esprit, dit-il… Quoique peu amusant.… Il ne parloit mal de qui que ce soit… » Voyez les Mémoires, tome IX, p. 82, et ci-dessus, p. 219, la fin de la lettre du 10☞ décembre 1694.