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moi toujours, et comptez que je vous aime ni plus ni moins que moi-même. La marquise de la Trousse[1] va se remettre dans le commerce ; elle a prié Mme de Coulanges de la présenter en certaines maisons ; elle doit aussi vous écrire. Dites, je vous supplie, mille belles et bonnes choses pour moi à tous les habitants de votre royal château. J’ai bien de l’impatience d’apprendre de bonnes nouvelles de l’adorable Pauline : nous espérons que vous nous en donnerez, indépendamment de celles qui nous pourroient venir d’ailleurs. Nous méritons cette distinction par l’intérêt sincère que nous prenons à tout ce qui la regarde.


1695

1408. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 25e mars.

Mes secrétaires me manquent au besoin ; mais quand c’est à vous que j’écris, ma chère amie, mes deux doigts sont toujours disposés à écrire,

Ils ne vont plus que pour Clymène.

Que dites-vous de ne plus savoir M. le duc de Chaulnes gouverneur de Bretagne[2] ? On ne parle que de ce grand

  1. 18. La veuve du cousin de Mme de Sévigné : voyez tome III, p. 131, note 4.
  2. Lettre 1408. — 1. On lit dans le Journal de Dangeau, au 20 mars 1695 : « Le Roi a donné à M. le comte de Toulouse le gouvernement de Bretagne, sur la démission de M. de Chaulnes, à qui il a donné celui de Guyenne avec la survivance pour M. de Chevreuse (son neveu). Le gouvernement de Bretagne convient mieux à M. le comte de Toulouse, parce que l’amirauté de Bretagne est unie au gouvernement. Le gouvernement de Guyenne vaut cent neuf mille livres de rente, et celui de Bretagne n’en vaut que soixante-dix mille, et ne laisse pas d’être plus considérable à cause des casuels. Il y a un mois