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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/257

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1695 Mlle de Bréval[1] fut mariée mercredi avec M. de Thianges ; et comme M. de Thianges entendit quelques propositions d’aller à l’opéra en attendant le souper, car le mariage se fit le matin et on dîna chez l’archevêque de Paris, il supplia de prendre quelque autre divertissement : en sorte que toute la noce fut amenée par M. du Maine à l’Arsenal, dont on ferma les portes, et où l’on joua au lansquenet jusqu’à ce que l’heure soit venue d’aller souper chez le premier président. Les mariés y ont couché jusqu’à aujourd’hui, qu’ils doivent aller demeurer à l’hôtel de Nevers[2], où ils seront trois mois, c’est-à-dire en attendant qu’ils trouvent une maison qui leur convienne. Mme de Montespan ouvrit hier sa porte[3], et couchée dans son lit, elle reçut les compliments de tous ceux qui voulurent lui en aller faire. Voilà ce qui a fait la grande nouvelle de tous ces jours-ci. La duchesse de Villeroi est grosse, et bien triste d’un état qui lui est fort nouveau, pendant que toute sa famille en est dans la dernière joie. Le comte de Sanzei arriva hier ; il n’attend que les ordres de Mme de Coulanges pour vous faire voir de son écriture ; il ne sera tout au plus que quinze jours avec nous, car voilà le tambour qui va

  1. ↑ 12. Anne-Philippe-Geneviève-Françoise, fille de François-Bonaventure de Harlay, marquis de Bréval, seigneur de Champvallon, frère aîné de l’archevêque de Paris, et de Geneviève de Fortia, épousa le 2 mars 1695 le marquis de Thianges, dont elle était la seconde femme : voyez tome V, p. 459, note 10.
  2. ↑ 13. Le marquis de Thianges était frère de la duchesse de Nevers
  3. ↑ 14. Mme de Montespan avait rebâti en 1684 la maison des filles Saint-Joseph, fondée en 1640, pour l’éducation de jeunes orphelines, sur l’emplacement actuel du ministère de la guerre, rue Saint-Dominique-Saint-Germain. Elle s’y était réservé un appartement, qu’elle occupa souvent, et qui au dix—l1uitième siècle fut habité par Mme du Deffand ; elle l’occupait alors : « Mme de Montespan, dit Dangeau au 15 novembre 1694, est revenue à Paris ; elle loge toujours à Saint-Joseph ; elle y passera l’hiver. »
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