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1695

1406. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE COULANGES ET À COULANGES.

À Grignan, le 22e février[1].

à madame de coulanges.

Je serois consolée du petit secrétaire[2] que vous avez perdu, si celui que vous avez pris en sa place, étoit capable de s’attacher entièrement à votre service. Son écriture est fort belle, son style est bon ; mais de la façon que j’en ai ouï parler, il vous manquera à tout moment : il est libertin, je sais même que souvent il couche à la ville ; après cela, mon amie, vous en userez comme vous voudrez ; je vous conseille de le prendre à l’essai ; quand vous le trouverez sous votre patte, servez-vous-en : tant tenu, tant payé. Voilà qui est fait : il n’y a plus que notre hôtel de Chaulnes qui conserve l’honneur de la seigneurie ; ils sont dans l’usage de jouir de leur bien ; ils font l’un et l’autre ce qui ne se fait plus présentement ; ils sont dignes de toute sorte d’estime et d’amitié. Dieu conserve leur santé, et la pluie d’or de Saint-Malo, et la jeunesse de votre secrétaire ! je m’en vais un peu lui parler.


à coulanges.

Premièrement, mon cher cousin, pour vous le dire à

  1. Lettre 1406. — 1. Cette lettre, qui est la réponse à la précédente, avait été mise par erreur, dans la première édition (1751), à l’année 1696. Dans les éditions les plus récentes on a substitué dans la date 1695 à 1696, et 26 février à 22. La précédente, comme nous l’avons dit p. 241, note 1, ayant été d’abord placée faussement à la date de celle-ci, c’est-à-dire au 22, avancer la réponse au 26 n’était point assez : une lettre ne pouvait arriver en quatre jours de Paris à Grignan.
  2. 2. Le comte de Sanzei. (Note de l’édition de 1751).