1695
1405. — DE MADAME DE COULANGES ET DE COULANGES
À MADAME DE SÉVIGNÉ.
J’ai perdu mon petit secrétaire, mon amie, et je ne puis me résoudre à vous faire voir de ma mauvaise écriture : j’essaye un secrétaire nouveau[2] ; mandez-moi si vous lisez bien son écriture. La nouvelle qui fait ici le plus de bruit, est le mariage de la belle Pauline[3] ; on dit que l’abbé de Simiane est parti pour se trouver aux noces ; quand je dis que je n’en sais rien, personne ne me veut croire. La duchesse du Lude dit qu’elle le sait par le chevalier de Grignan ; pour moi, je pardonne tout le secret que vous m’en faites, pourvu que cela soit vrai : vous croirez par là que j’aime passionnément M. de Simiane.
M. le duc de Chaulnes donne des dîners magnifiques : il en a donné un à Mme de Louvois, comme il l’auroit donné à M. de Louvois ; un autre au chevalier de Lorraine, et à toute la maison de Monsieur ; j’étois du pre-
- ↑ Lettre 1405. — 1. Cette lettre a été datée du 22 février dans l’édition de 1751, où elle a paru d’abord, et dans toutes les suivantes, mais il faut évidemment substituer 12 à 22. Les trois jours gras, dont il est parlé à la fin du troisième alinéa, commençaient en 1696 le 13 février. La date de la réponse (voyez p. 246) prouve aussi que 22 est une date fausse.
- ↑ 2. C’étoit M. de Coulanges. (Note de l’édition de 1751.) Voyez le commencement des lettres du 22 février et du 4 mars suivants, p. 246 et p. 248. — Le secrétaire perdu était le comte de Sanzei : voyez p. 246, note 2 ; ci-après, p. 243, la fin de cette lettre-ci de Mme de Coulanges ; et p. 251, la lettre du 4 mars suivant.
- ↑ 3. Voyez la Notice, p. 299. — Ce mariage ne fut célébré que le 29 novembre suivant.