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1694 ritions, ces mascarades[1], ce héros enfermé et conservé dans une armoire avec ses descendants.[2]. Mon cousin, vous vous êtes surpassé vous-même, et c’est beaucoup dire ; mais cette petite chapelle de commodité à la ruelle de votre lit, que vous avez sans doute fait mesurer, et qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre[3], qui croyoit être un des plus beaux de France. Savez-vous bien que cette chapelle est donc comme l’église de Notre-Dame de Paris ? Ma fille me prie de vous faire mille amitiés, et de vous assurer qu’elle est ravie de vous retrouver avec toute votre belle humeur et votre veine poétique. Elle vous conjure, comme moi, de semercier Mme de Louvois de l’honneur de son souvenir. Pauline m’a aidée à faire chorus de vos aimables couplets ; elle vous aime de tout son cœur ; et le moyen, mon aimable, de ne vous aimer pas ? Si vous étiez assez juste pour aimer qui vous aime, je serois la mieux partagée. Toute notre troupe vous rend au double toutes vos amitiés ; votre nom et vos louanges retentissent partout dans ce château : et pourquoi n’y reviendriez-vous pas tant qu’il y aura des papes à faire et des cardinaux qui vous aimeront ?

  1. 5. Ce passage a son explication dans deux chansons de Coulanges, trop médiocres pour être données ici. L’une est sur l’apparition de Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre et reine de Sicile, à Mme de Louvois ; l’autre est intitulée : « Apparition de la même reine à M. de Coulanges, logé à Tonnerre dans une chambre qui donnoit par une fenêtre sur l’église, et d’où il voyoit le tombeau de bronze de la reine, où elle est représentée en habit de religieuse.
  2. 6. Amadis de Gaule. Voyez la lettre suivante, p. 206.
  3. 7. Le chapitre de Grignan.