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que la saison lui conseille. Tout ce qui est ici vous aime et vous embrasse, chacun au prorata de ce qui lui convient, et moi plus que tous. Monsieur de Carcassonne est charmé de vos lettres.



1694

1387. — DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Tonnerre, le 3e octobre.

Cela est honteux, cela est horrible, cela est infâme, que depuis que je suis dans votre voisinage, je ne vous aie pas donné le moindre signe de vie ; cependant Tonnerre et Grignan, Grignan et Tonnerre, Ancy-le-Franc et Grignan, Grignan et Ancy-le-Franc, tous ces châteaux peuvent fort bien avoir quelque commerce ensemble sans se mésallier, et ne pas regarder aux portes à qui passera le premier. Il y a un mois que je me promène dans les États de Mme de Louvois ; en vérité ce sont des États, au pied de la lettre ; et c’en sont de plaisants[1], en comparaison de ceux de Mantoue, de Parme et de Modène. Dès qu’il fait beau, nous sommes à Ancy-le-Franc ; dès’qu’il fait vilain, nous revenons à Tonnerre ; nous tenons partout cour plénière, et partout, Dieu merci, nous sommes adorés. Nous allons, quand le beau temps nous y invite faire des voyages de long cours, pour connoître la grandeur de nos États ; et quand la curiosité nous porte à demander le nom de ce premier village : « À qui est-il ? »

    fait point de siéges en ce pays-là pendant les chaleurs, du moins des sièges de cette importance… Ce qui passe pour constant, c’est que le 6. et le 7. de ce mois les flottes d’Angleterre et de Hollande séparées ont passé par Alicante, faisant route vers Cadix.  »

  1. Lettre 1387. — Tel est le texte de l’édition de 1751, la première où cette lettre ait paru. Ne faut-il pas plutôt lire : « de puissants ? » Voyez la réponse, p. 200.