1694 fleurie, jeune et saine ? elle est morte en quatre jours ; et puis, comptez sur quelque chose en cette vie. Je vous embrasse, ma très-belle, et je sens le plaisir de vous griffonner quelques lignes, que vous ne pourrez peut-être pas lire. Voici bien une autre rareté que je viens de trouver ici : c’est le miroir de toilette dont se servoit la reine Marguerite[1] ; les carrés[2] y manquent, on les va chercher par toute la terre ; c’est bien à M. de Coulanges à avoir les restes de la reine Marguerite !
C’est bien parlé ; voilà un beau griffonnage, et une femme qui a du sens et de la raison peut-elle orthographier de la sorte ? Je suis vengé de toutes ses mauvaises plaisanteries à mon égard par l’espérance bien fondée que j’ai que vous ne les pourrez jamais lire.
Le dimanche, arrivèrent donc Monsieur le Grand, Mme d’Armagnac, avec les Anges[3], ses filles, Mlle de Bouillon[4] et Mme de Beaufremont[5] et lundi à dîner, le chevalier de Lorraine ; et le mardi, M. de Bouillon, la duchesse de la Ferté[6]et Langlée : tout cela fait une compa-
- ↑ 9. Sans doute l’une des deux Marguerite reines de Navarre, la grand’mère ou la première femme de Henri IV, et bien probablement la plus célèbre des deux, c’est-à-dire la première.
- ↑ 10. « Quarré (carré) de toilette est un petit coffret carré où les dames mettent leurs essences, fards et pommades, qui servent à leur toilette. (Dictionnaire de Furetière, 1690.)
- ↑ 11. Voyez tome III, p. 10, note 19.
- ↑ 12 Marie-Élisabeth.
- ↑ 13. Il y a sans doute ici une erreur d’impressi0n, et nous pensons qu’il s’agit, non pas de Mme de Beaufremont, nous ne voyons en 1694 personne qui pût porter ce nom-là, mais de Mlle de Beaufremont, sœur du marquis de Listenois, qui vécut longtemps chez les Duras et les brouilla, « laide, pieuse, joueuse, mais qui avoit beaucoup d’esprit, » dit Saint-Simon (tome IV, p. 364). Elle mourut en 1705. Voyez dans le Journal de Dangeau deux additions de Saint-Simon, tome I, p. 213, et tome X, p. 308 et 309.
- ↑ 14. Voyez tome V, p. 499, note 4.
