1694
1377. — DE COULANGES ET DE MADAME DE COULANGES À PAULINE DE GRIGNAN.
Je me sens très-honoré, charmante Pauline, que vous ayez bien voulu vous adresser à moi pour me faire le confident de votre amitié pour Mme la duchesse de Villeroi ; elle a assurément reçu votre lettre[1] avec tous les sentiments que vous pouvez désirer ; et vous en auriez déjà la réponse, sans la mort cruelle de Mme de Barbesieux[2], qui a jeté dans une affliction sensible tous ses parents et tous ses amis. La petite duchesse[3] en a pensé mourir de douleur, mais mourir au pied de la lettre ; je la vis trois heures avec des vapeurs si terribles et si nouvelles pour elle, qu’elle nous fit peur : à l’heure qu’ il est, sa douleur est dans les règles ordinaires ; mais c’est une plaie que je crois qui saignera longtemps dans la famille. Monsieur l’archevêque de Reims dit qu’il ne
- ↑ Lettre 1377. — 1. La lettre écrite pour la complimenter au sujet de son mariage, Voyez ci-dessus, p. 137 et note 4.
- ↑ 2. Catherine-Louise de Crussol d’Uzès. Mariée à Barbesieux le 12 novembre 1691, elle était morte le 4 mai, à vingt ans. Le Mercure de mai, p. 78, annonce ainsi cette mort : « La petite vérole, qui n’a pas moins régné cette année que les fièvres malignes, a emporté dans ce même temps Mme la marquise de Barbesieux, âgée seulement de vingt ans. Elle avoit tout ce qu’on peut souhaiter en une femme pour la rendre aimable ; et pour vous faire son éloge en peu de mots, je vous apprendrai que le Roi a dit, en parlant d’elle, que M. de Barbesieux ne perdoit pas seul à cette mort mais que toute la cour perdoit aussi. » — Barhesieux se remaria en janvier 1696 avec Marie-Thérèse-Delphine-Eustochie d’Alègre, fille d’Yves, marquis d’Alègre, lieutenant général, et de Jeanne-Françoise de Garaud de Caminade. Cette seconde femme mourut le 27 octobre 1706, à vingt-six ans.
- ↑ 3. La jeune duchesse de Villeroi était sœur de Barbesieux. Voyez le Journal de Dangeau, au 25 février 1694.
