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moment qu’on les envoie en Bretagne ; j’envoie mille choses à mon fils, pour briller à Nantes[1].

Je ne vous répèterai point ennuyeusement tout ce que je suis pour vous. Si vous m’aimez, comme je le crois, je suis trop bien payée.


1694

* 1374. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[2].

Nous admirons votre destinée de faire un voyage si bien placé pour voir M. de Grignan, dans un temps où cette seule raison vous servoit d’excuse, et que vous ne l’ayez pas encore envisagé. Tous ces contre-temps sont faits pour vous, et vous savez comme il le faut souffrir. Vous ne faites encore que ballotter[3]sur vos mariages, et je trouve la saison un peu avancée pour espérer d’en faire aucun avant cet hiver. Il me paroît que vous ne devez pas craindre que l’on vous échappe : vous en avez la clef, comme M. du Coudray celle de votre fureur, et à moins que, par un miracle, il ne se fit un prodige qui changeât les pierres en pain, comme par exemple la vente d’une terre, je ne crois pas qu’il y ait à balancer entre ce qui soutient votre fils et votre maison, ou ce qui achèvera de vous accabler : ces raisonnements ne vous sont pas nouveaux ; ainsi ils auront la force qu’il plaira à Dieu de leur donner.

    et devint plus tard lieutenant général et gouverneur de Pequais. Il épousa le 9 mai 1694 Anne-Charlotte de Beaumanoir, fille du marquis de Lavardin et de sa première femme, Françoise-Paule-Charlotte d’Albert de Luynes.

  1. 17. Voyez ci—dessus, p. 79, note 3
  2. Lettre 1374. — 1. Cette lettre est sans date dans le manuscrit ; on l’a datée du mercredi 21 avril 1694 dans la première édition (1827).
  3. 2. nous avons déjà vu ce mot dans le sens peloter avant partie.