Vous voyez bien, Madame, que vous êtes approuvée d’un homme qui l’est de tout le monde : je n’ai pas attendu son sentiment pour me soumettre au vôtre. Je viens d’envoyer à M. Boucard une manière de procuration pour M. Poussy ; Rochon en a ri : demandez à la voir, et vous verrez avec quelle prudence je donne mon consentement à l’accommodement que vous ferez.
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* 1367. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT[1].
En voilà encore une, ma chère Madame, que je vois commencer. Je me souhaite à moi toute la première toutes les grâces dont j’ai un extrême besoin pour aimer Dieu plus que toutes choses, persuadée qu’il n’y a que cela de bon, et dédaignant de désirer autre chose ; et pour venir à vous, car encore faut-il bien que je pense à vous, je vous souhaite, Madame, la continuation des grâces que vous avez, et l’augmentation, parce qu’on n’en sauroit trop avoir. Après ce ton si relevé, pourrois-je vous parler du besoin que j’ai que mon fermier m’envoie ce terme de Noël si promis et si désiré ? pourrois[-je] me rabaisser à vous supplier de ressusciter M. Boucard sur toutes les choses dont je lui écris sans cesse et qu’il me promet toujours ? Non, Madame, je ne veux point quitter le sublime, ni vous embarrasser de ces ennuyeux détails. Je veux vous demander la continuation de votre charitable amitié (et c’est tout dire), et vous assurer que
- ↑ Lettre 1367. — 1. Cette lettre a été revue sur l’autographe.