Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


de vous à ma fantaisie, avec un homme très-estimable, qui seroit[1]votre dupe comme moi, si on pouvoit l’être !

Suscription : Pour Madame la comtesse de Guitault



1693

* 1364. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Mardi 6e octobre.

N’êtes-vous pas trop bonne ? hélas ! Madame, vous pensez à moi, et je trouve qu’il n’y a que vous qui songiez à mes pauvres intérêts. Tout le monde est entêté et soutient son parti. Je vous conjure donc, puisque vous avez la parole d’un homme qui me fait une si bonne offre de ma terre, de la faire valoir à Boucard et à mon fermier, afin que cela les oblige au moins à ne me pas proposer des rabais qui ne seroient pas justes dans la cherté où est le blé : il est vrai qu’il aura quelque peine à toucher ce qui est grêlé, j’en suis d’accord ; mais les années suivantes le dédommageront bientôt de la perte[2] de celle-ci. Enfin, ma chère Madame, vous êtes maîtresse, ordonnez. On dit que mon fermier est bon homme et laborieux : parlez à lui, et comptez que je ne ferai que ce que vous ordonnerez, et sur l’affaire de M. Poussy, que vous finirez aussi comme il vous plaira. Comment se porte votre tête, et quand reviendrez-vous, ma très-aimable Madame ?

Suscription : Pour Madame la comtesse de Guitault.


  1. Lettre 1363 (revue sur l’autographe). — 1. Mme de Sévigné avait d’abord écrit est, qu’elle a ensuite effacé pour y substituer seroit.
  2. Lettre 1364 (revue sur l’autographe). — 1. Les éditions antérieures donnent grêle, au lieu de perte