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à faire de vous une amie qui fasse la douceur, l’honneur et la consolation du reste de sa vie. Pour moi, ma chère Madame, je ne trouve aucune femme que je puisse comparer à vous : je le pense comme je le dis, et ne crois plus être votre dupe.



* 1363. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Vendredi 25e septembre.

J’ai vu, ce matin, Madame, dans un petit billet où vous n’écrivez que de votre petite écriture, que vous êtes assez bonne pour penser à mes affaires ; pour moi, je mets toutes mes espérances en vous. C’est vous qui ordonnerez qu’on finisse le compte d’Hébert ; c’est vous qui nommerez deux ecclésiastiques pour régler les prétentions de M. Poussy ; il y consent : voilà qui est désormais sur votre conscience ; c’est vous qui direz à Boucard et à mon fermier qu’ayant six ans à jouir, et les grains étant si chers, et la terre valant plus de 4000tt pour le moins, il gagnera assez sur les années suivantes pour ne pas faire une grande plainte sur celle-ci : ce ne sera qu’un léger retardement.

C’est vous, ma très-chère Madame, que je croirai sur tout cela ; et comme vous aimez la justice, et que Dieu me fait la grâce de l’aimer aussi, je me trouve trop heureuse de me soumettre à vos décisions. Ma pauvre terre devroit être affermée 4000tt, au lieu de 3400 ; mais c’en est fait. ·

Quand reviendrez-vous, ma chère Madame ? L’abbé Têtu me le demande souvent avec l’empressement d’un nouvel ami. Comment se porte votre bonne tête ? Mon Dieu ! que j’estime cette tête, et que je parlois l’autre jour