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1693 sur cet article. Je vous demande aussi de faire achever le compte d’Hébert, de sa dernière année, chez vous, afîn que la belle et naturelle antipathie de M. Boucard et d’Hébert soit bridée par le respect qu’ils auront pour vous. Je vous conseille de mettre M. Tribolet dans tout cela : il a bien de l’esprit, il peut être sur tout cela le chef de votre conseil, et ce ne peut être que par vous qu’il soit prié de s’y trouver. Pour cette tierce de Mme de Tavannes[1]je mande à Boucard qu’il y a eu une sentence et que c’ est une étrange négligence que de l’avoir perdue : quand il sera temps nous remettrons cette affaire en chemin.

Il faut que je vous envoie la lettre de M. Poussy : ne le dites à personne, mais je veux bien vous faire ce secret dont vous n’abuserez pas. Il s’’amuse à battre la campagne sur ce que je mandois à Boucard qu’il eût bien voulu glisser cette affaire jusqu’après ma mort ; mais il m’offre de nommer quelqu’un pour examiner ses titres et raisons. Dites-moi, Madame, qui vous me conseillez de nommer : ce sera dans le pays et je le prendrai au mot ; mais il me faut votre réponse pour lui répondre. Les lignes que j’ai marquées dans sa lettre vous épargneront de lire toutes les inutilités de sa lettre. Mille pardons, ma chère Madame, des inutilités de celle-ci ; hélas ! je tombe dans le même cas. Vous êtes trop bonne, mais la charité vous fait agir pour la personne du monde qui vous estime le plus et qui vous rend le plus de justice. Oui, justice : je me vante de connoître toutes les obligations que vous avez à Dieu[2] : vous voilà attrapée.

L’abbé Têtu ne parle de vous qu’avec transport. Je

  1. 8. Voyez tome VII, p. 216, note 5, et ci-dessus, p. 111 et note 15.
  2. 9. Dans les précédentes impressions : « …les obligations que vous avez. Adieu. » L’un des éditeurs propose même en note de lire obligeances, au lieu de obligations.