1693 vous ordonniez sur deux ou trois choses où vous déciderez absolument.
Je vous envoie le mémoire de ce que vaut ma terre, afin que vous voyiez[1]ce qui me doit être payé malgré la tempête. Ces revenus doivent être payés à Noël et à la Saint-Jean, parce que dans ce dernier terme les blés doivent être vendus. Je fis ce mémoire avec M. Gautier, chez vous, ma chère Madame, quand M. Gautier apporta les comptes d’Hébert ; M. Rochon y étoit. Sur cette connoissance vous verrez ce que je dois avoir à Noël ; quelque peu que ce puisse être, c’est toujours quelque chose : il y a des prés et des rentes qui doivent aller leur chemin. Vous verrez par ces mémoires que quand les grains ont été bas ’prix, ma terre a toujours du valoir 3620tt (à peu près[2]), et quand les grains sont chers, cela passe 4000tt. Je ne veux point tirer de mon fermier, que je sais qui n’a point de bien (c’est mon malheur)[3], plus qu’il ne recevra ; mais aussi, dans les temps à venir, il doit avoir égard à cette bonté que je veux bien avoir pour lui, et retrancher sur ce qu’il gagnera pour récompenser cette année : cela me paraît juste. Vous ordonnerez sur tout cela sans vous faire mal à la tête, et ce que doivent porter les sous-fermiers et le meunier dans ce commun malheur.
Boucard me propose de faire couper les bois qui sont gâtés, et que sans cela ils ne vaudront plus rien. Comme cette petite terre est à ma fille après moi, je prends plus de part à l’avenir qu’au présent, quoique en vérité le présent me soit fort nécessaire. Je vous conjure de décider