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Je vous remercie, Madame, de penser à ce qui a toujours fait mon château en Espagne : c’est de passer un été avec vous à Epoisse. Cette imagination me fait une douceur et un plaisir qui m’empêche bien de pouvoir appliquer le bon mot de cet homme qui souhaitoit que son ami eût des coups de bâtons, pour lui faire voir à quel point il étoit dans ses intérêts. Ah ! ce ne seroit point pour moi des coups de bâtons que d’être avec vous, aimable femme que vous êtes, ma chère idée : et plus votre dupe que jamais[1]. Vous me parlez d’une tierce[2] ; hélas ! y a-t-il encore du blé dans mon petit climat[3] ? Je vous écrivis l’autre jour de belles lettres, et bien à propos : je crois que c’étoit le jour de l’orage.

Vous avez de si bons correspondants, que je ne vous dis aucune nouvelle. Conservez votre tête pour bien ordonner sur tous mes intérêts.[4]

L’abbé Têtu vous honore au delà de toute expression[5].

Suscription : À Madame, Madame la comtesse de Guitault. À Époisses.


1693

* 1361. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Vendredi 7e août.

Mon Dieu ! Madame, que de morts, que de blessés,

  1. 4.Voyez plus haut, p. 84.
  2. 5. Les éditions antérieures portent : « d’une herse. »
  3. 6. Voyez dans le Dictionnaire de M. Littré le dernier sens du mot climat et le dernier exemple cité.
  4. 7. Dans les premières éditions « pour bien ordonner pour tous mes intérêts ; » dans la dernière avant la nôtre : « pour bien ordonner tous mes intérêts. »
  5. 8. Ce petit post-scriptum est écrit en travers sur la page qui porte la suscription.