Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui l’empêchera de rien soupçonner, et je le prie, ma chère Madame, de vous parler de cette affaire et de M. Poussy : tout cela vous reviendra ; et je mande à Hébert de me dire combien M. Poussy dit de messes à Bourbilly, afin qu’il fasse voir que ce n’est pas lui qui m’a donné l’avis : enfin je suis bien fine. Je sais que la femme de Boucard n’est pas si exacte que lui, c’est ce qui me donne du chagrin ; je leur demande l’argent des grains qu’Hébert leur a envoyés pour vendre.

Ma fille vous fait mille et mille très-humbles compliments et moi ma chère Madame, je suis en vérité toute à vous.

La M. de Sévigné.

Je vous recommande la diligence, car le mois de juillet est proche, et ceux qui attendent mon argent ont grand soif[1] ; faites un peu agir M. Tribolet ; cela hâtera la conclusion.



1693

* 1359. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

À Paris, vendredi 17e juillet.

Je m’en fie bien à votre cœur, Madame, pour avoir compris mes sentiments sur le sujet de Mme de la Fayette : vous veniez de perdre une aimable nièce[2], mais ce n’étoit point une amitié de toute votre vie, et un commerce continuel et toujours agréable. Je suis dans l’état d’une vie très-fade, comme vous le dites, n’étant plus animée par le commerce d’une amitié qui en faisoit quasi toute l’oc-

    est plus probable que c’est de cette seconde qu’il s’agit : voyez la lettre du 7 août suivant, p. 121. — Les Druy étaient alliés aux Arnauld.

  1. 16. Nous avons déjà vu cette expression plus haut, p. 98.
  2. Lettre 1359 (revue sur l’autographe). — 1. Mme de Mascranni. Voyez la lettre du 25 janvier précédent, p. 102, note 5.