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1693 Je vous plains bien d’avoir trouvé vos affaires en l’état que vous me marquez ; j’en suis surprise, je ne l’eusse jamais pensé, et je comprends votre rompement de tête dans l’application dont vous avez eu besoin pour débrouiller cette conclusion. Je voudrois que vous trouvassiez un moyen pour ne pas pousser plus loin un épuisement qui est plus important que vous ne pensez. Ainsi, ma chère Madame, faites—vous soulager, et ne méprisez pas ce que je vous dis.

Il est vrai que l’antipathie naturelle de Boucard et d’Hébert est étonnante et m’a fort déplu ; elle me fit trouver heureuse d’avoir amodié ma pauvre petite terre.

Pour notre chapelle, sans autre détour, je vous conjure, Madame, d’en parler à M. Tribolet, qui est fort honnête homme ; et s’il étoit en état avec M. Poussy[1] de lui pouvoir dire de ma part que je sais qu’il ne sert point la chapelle comme si le devroit, présentement que le revenu en est plus grand, et ce que je souhaiterais qu’il fît[2], je pourrois par lui, qui comme curé a droit de se mêler dans cette [affaire], parvenir ou à lui faire faire son devoir ou à en mettre un autre de la main de notre curé, qui le ferait beaucoup mieux. Ce petit bénéfice est au-dessous de l’opinion qu’a M. Poussy de lui[3] : ainsi je crois qu’il ne seroit pas difficile de le porter à s’en défaire. Songez tout doucement à cela, ma chère Madame : cette affaire ne vous fera point mal à la tête.

Pour cette tierce[4], que je dois prendre du côté de Cour-

  1. 7. Pour l’abbé Tribolet, curé d’Époisse, voyez la lettre du 2 février 1694 ; et pour l’abbé Poussy, tome V, p. 465, et p. 467 et note 1.
  2. 8. Ces mots sont soulignés dans l’original.
  3. 9. Mme de Sévigné avait mis d’abord : « que M. Poussy a de lui ».
  4. 10. La tierce, d’après le Complément du Dictionnaire de l’Académie, était un droit seigneurial sur les fruits de la terre : voyez les lettres des 17 juillet et 7 août suivants, p. 113 et 114, et p. 121.