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de M. de Pontchartrain : tous les méchants enfants devroient être punis de cette sorte. J’ai vu une de vos nièces fort belle et fort bien mariée. Je suis toute à vous, Madame, et vous demande toujours mille pardons, sans jamais cesser de vous accabler de mes misérables affaires.

Un souvenir à la très-bonne. Je embrasse tout ce qui est autour de vous de ce qui compose la petite couvée que vous avez mise au monde.

Suscription : À Madame, Madame la comtesse de Guitaut.



1693

* 1357. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Mardi 10e mars<

Nous n’eussions jamais cru, Madame, que votre maison eût été une maison à faire noces[1]. Cependant Madame votre sœur et M. de Caumartin y ont fait celle de la troisième sœur[2]. On dit des merveilles de ce mariage ; on croit qu’il s’en prépare encore un autre, et puis encore un autre, jusqu’à ce qu’il y en ait cinq ; car M. de Caumartin les marie avec une facilité qui devroit s’étendre jusques à Mesdemoiselles vos filles. Mais nous remarquons la diversité de leurs vocations : les unes sont destinées à

  1. Lettre 1357 (revue sur l’autographe). — 1. Il s’agit sans doute ici d’une maison que la comtesse de Guitaut avait à Paris, dans laquelle peut-être son mari était mort, et où depuis son veuvage elle ne devait plus recevoir grand monde quand elle y venait.
  2. 2. Madeleine-Charlotte-Émilie. Voyez sur elle, ainsi que sur la seconde sœur (Mme d’Argenson) mariée récemment, et la première (Mme de Mascranni), morte plus récemment encore, la lettre du 25 janvier précédent, p. 102, note 5.