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coutume de vous faire toujours part du style et des sentiments de mes ministres, Je vous envoie la dernière lettre d’Hébert, à qui vous aurez la bonté de donner vos ordres, puisque vous savez de quoi il doit rendre compte ; il est chargé des grains, c’est assez. L’heure me presse : je suis à vous, et vous êtes toujours pour moi la femme qui ne se trouve point. M. de Chandenier[1]a quitté sa belle retraite de Sainte-Geneviève, pour aller dans un trou, près de M. Nicole[2] : si c’est dévotion, je l’honore ; si c’est légèreté, je m’en moque ; mais de quoi n’est point capable l’humanité ?

M. de Rabutin Chantal.



* 1355. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Dimanche 25e janvier.

Je viens de recevoir votre petit billet, ma chère Madame, et je vous remercie toujours de vos soins, qui sont proprement des charités. Je vous ai envoyé l’arrêté que j’ai fait au compte d’Hébert, que j’ai fait copier par son frère. Je vois que vous ne l’avez pas reçu ; car si vous l’aviez, vous auriez vu ce qu’Hébert me doit de reste de ce compte, tant en argent qu’en grains, dont il s’est chargé. Le compte finit l’année 91, et il me doit toute l’année 92, sur quoi j’ai reçu cette lettre

  1. Lettre 1354 (revue sur l’autographe) — 1. Voyez tome V, p. 321, note 10.
  2. 2. Nicole était revenu à Paris vers la fin de mai 1683. Il logeait, depuis 1687, rue du Puits-l’Hermite, derrière la Pitié, dans une maison qui appartenait aux religieuses de la Crèche.