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pas juste ; mais souffrez au moins avec plaisir tout ce que je suIs pour vous.


1693

* 1353. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Mercredi 7e janvier.

Comment vous portez-vous cesse année, ma très-chère Madame ? avez-vous toujours mal à cette tête que j’estime tant ? avez-vous toujours bien de la bonté, bien de la charité pour moi ? êtes-vous toujours bien importunée de mes ministres ? Le frère d’Hébert est revenu, et il ne faut qu’un mot de son frère pour lui faire envoyer ce compte, qui est tout arrêté, et signé de moi avant qu’il s’en retournât en Bourgogne. Je vous adresse le billet que je lui écris, parce que par Semur c’eût été une longueur infinie. Envoyez-le-lui donc, ma chère Madame, et me renvoyez le sien, afin que ce gros livre se donne au messager de Semur, car je ne sais point d’autre voie : vous y verrez tout ce que vous voulez savoir ; et il faudra que Boucard y prenne toutes les connoissances qui seront utiles pour le nouveau fermier. Je trouve assez fâcheux que Boucard me dise que je dois toucher présentement 1800tt, et que le receveur en rabatte cent écus. Enfin, Madame, il faut finir, et il faut qu’il m’envoie tout, le plus tôt qu’il pourra, le plus qu’il pourra, car j’en ai un besoin extrême. J’ai donné ce que j’avois d’argent, à cause du décri[1] : ainsi ma soif[2]est grande. Dieu vous

  1. Lettre 1353 (revue sur l’autographe).— 1. Sur les hauts et bas de la monnaie de 1689 à 1693, voyez. tome IV, p. 360, note 22 ; le Journal de Dangeau, au 18 décembre 1691 et au 29 octobre 93 ; et M. Henri Martin, tome XIV, p. 120 et 121, et p. 203.
  2. 2. Les éditions antérieures donnent ma foi, pour ma soif, qui est pourtant très-lisible dans l’original.