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verrai fort bien. Notre cher ami est par les chemins. Il a couru un bruit ici qu’il étoit bien malade. Tout le monde disoit : « Quoi ! déjà ? » On disoit encore que M. d’Artagnan avoit envoyé demander à la cour ce qu’il feroit de son prisonnier malade, et qu’on lui avoit répondu durement qu’il le menât toujours, en quelque état qu’il fut. Tout cela est faux ; mais on voit par là ce que l’on a dans le cœur, et combien il est dangereux de donner des fondements sur quoi on augmente tout ce qu’on voit. Pecquet et Lavalée sont toujours à la Bastille. En vérité, cette conduite est admirable. On recommence la chambre après les Rois.

Je crois que les pauvres exilées sont arrivées présentement à leur gîte. Quand notre ami sera au sien, je vous le manderai, car il le faut mettre jusqu’à Pignerol, et plût à Dieu que de Pignerol nous le pussions faire revenir où nous voudrions bien[1] ! Et vous, mon pauvre Monsieur, combien durera encore votre exil[2] ? J’y pense bien souvent. Mille baisemains à Monsieur votre père. On m’a dit que Madame votre femme est ici, je l’irai voir. Je soupai hier avec votre amie ; nous parlions de vous aller voir[3].


    chansons populaires sur des airs très-connus. On en composa un grand nombre sur le procès de Foucquet. On peut voir, entre autres, un long noël de vingt-cinq couplets inséré dans le tome II, p. 41, du Nouveau siècle de Louis XIV (Paris, 1793,4 vol. in-8).

  1. Foucquet mourut prisonnier à Pignerol, le 23 mars 1680.
  2. Une lettre de cachet du 2 février suivant permit à Pompone de revenir à Paris, et il y revint en effet le 3. Voyez, à la suite des Mémoires de Coulange, sa lettre à son père du 4 février 1665.
  3. Cette dernière phrase manque dans la copie Amelot.