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répond M. Foucquet déplaît infiniment à Petit[1] : il craint qu’il ne gagne des cœurs. On croit même qu’il fera que Puis fera le malade[2] pour interrompre le cours des admirations, et avoir le loisir de prendre un peu haleine des autres mauvais succès. Je suis très-humble servante du cher solitaire, de Madame votre femme[3] et de l’adorable Amalthée[4].
56. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À M. DE POMPONE.
Le jeudi 20e novembre.
M. Foucquet a été interrogé ce matin sur le marc d’or[5] ; il y a très-bien répondu. Plusieurs juges l’ont salué.- ↑ Petit est un nom de convention pour désigner Colbert, et la copie Amelot substitue en effet Colbert à Petit. Puis a été entendu de Pussort, membre du grand conseil, oncle et créature de Colbert, mais c’est plutôt le chancelier Seguier. On voit en effet Puis affecter la dévotion dans l’anecdote de la supérieure des Filles de Sainte-Marie (lettre 57), et, dans la lettre du 1er décembre, Mme de Sévigné exprime le regret de n’avoir pas trouvé au bout de sa plume la métamorphose de Pierrot en Tartuffe, mot malin qu’avait laissé échapper, en lisant la lettre adressée à Pompone, le solitaire Arnauld d’Andilly, et qui s’appliquait à Seguier, appelé souvent Pierrot dans les chansons du temps. Il n’y avait d’ailleurs qu’une maladie du chancelier qui pût faire suspendre le procès.
- ↑ La copie Amelot a sera au lieu du premier fera.
- ↑ Voyez la note 8 de la lettre 57.
- ↑ C’est-à-dire de Mme du Plessis Guénégaud. Son portrait sous ce nom se trouve dans la Clélie (IIIe partie, liv. II, tome VI, p. 816 et 820).
- ↑ Lettre 56. — i. Le marc d’or était un droit qu’on prélevait sur tous les offices de France à chaque changement de titulaire. Ce droit avait été augmenté, et Foucquet était accusé de s’être approprié illégitimement une partie de cette augmentation. Voyez son interrogatoire général dans les Œuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 44. Les deux autres accusations dont il est parlé dans cette lettre étaient de même nature.