les nomme « des gens pleins d’honneur et de vertu. » Cette
noblesse en vaut bien une autre, mais non quand il s’agit de
compter les quartiers. Conrart, dans ses Mémoires, nous apprend que Philippe de Coulanges avait été fermier des gabelles[1].
Sur les registres des décès de l’église Saint-Paul où le prêtre
habitué de cette paroisse consignait sur ses convois et ses trépassés toutes sortes de remarques, parfois très singulières, il
n’a pas négligé. de dire que M. de Coulanges « a été jadis partisan, dont lui sont venus tous ses biens. » Bussy, dans un
moment d’amertume, traitait les Coulanges enrichis de « gens
qui savent ce que c’est que la faim et se souviennent encore
de leur pauvreté[2]. » Toutefois il convenait ailleurs que Philippe de Coulanges « était un des meilleurs et des plus honnêtes
gens de son temps[3] ; » et, quelle que fût l’origine de sa fortune,
il avait su parvenir à un rang élevé, puisqu’il fut « conseiller
du roi en ses conseils d’État et privé[4]. »
L’année même où Chantal avait épousé la fille de Philippe de Coulanges, tandis qu’il faisait ses dévotions à sa paroisse avec toute la famille de sa femme, le jour de Pâques 1624, « un laquais de Bouteville, dit Bussy[5], vint lui dire dans l’église, où il était encore, que son maître l’attendait à la porte Saint-Antoine. Il y alla en petits souliers à mules de velours noir et servit de second à Bouteville contre Pont-Gibaud. » Le comte de Pont-Gibaud, cadet de la maison du Lude, avait choisi pour second des Salles. Les combattants prirent les couteaux d’une taverne pour leur servir de poignards. On rapportait de l’un d’eux de détestables paroles, qu’il avait dites en allant se battre[6].
- ↑ « Sévigné avait épousé la fille unique du baron de Chantal et de la fille de Colanges, qui avait été autrefois fermier des gabelles. » (Mémoires de Conrart, dans la collection Petitot, tome XLVIII, p. 187.)
- ↑ Histoire amoureuse des Gaules, portrait de madame de Sévigné.
- ↑ Histoire généalogigue.
- ↑ Acte de baptême de madame de Sévigné.
- ↑ Histoire généalogique.
- ↑ Mercure français, tome X , p. 385 et suiv., année 1624.