traître qui a mérité la peine de mort ; mais les plantations ne sont
pas trop nouvelles et peuvent très-bien être telles qu’elles étaient en
ce temps-là. L’abbé occupait une maison décente et commode. À
quelques pas se trouve le pavillon consacré à madame de Sévigné
par son oncle ; on l’a suffisamment respecté. Il se compose, au rez-de-chaussée, d’une petite salle à manger, à la suite de laquelle vient une arcade dont on a clos les niches, où se voient maintenant
peints à la fresque les médaillons de madame de Sévigné, de Grignan,
de la Fayette et de M. de la Rochefoucauld ; à l’étage supérieur
est une grande pièce assez belle, ornée d’une cheminée dans le
meilleur goût du temps de Louis XIV ; au-dessus de cette cheminée
il y a une Sainte Famille en bas-relief, et l’on y voit gravé le chiffre
de l’abbé de Coulanges. Une petite chambre à coucher est au même
étage, et deux ou trois autres jolies petites chambres au-dessus. Du
côté du jardin qui conduit à la grande route, est un petit pont de
bois, sur lequel la chère dame allait d’ordinaire attendre le courrier
qui lui apportait les lettres de sa fille.
Le dix-huit avril mil six cent nonante-six, a esté ensevelie dans le tombeau de la maison de Grignan, dame Marie de Rabutin Chantal, marquise de Sevigné, decedée le jour precedent, munie de tous ses sacrements, agée environ de septante ans.