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SUR MADAME DE SÉVIGNÉ.


auprès d’un jeune prince, qui a toujours plus d’égards un jour pour ses premiers serviteurs que pour les autres.

Les soins que Marie de Rabutin avoit pris de sa maison n’y avoient pas seuls mis tout le bon ordre qui y étoit : il faut rendre honneur à qui il est dû. L’abbé de Colanges, son oncle, homme d’esprit et de mérite, l’avoit fort aidée à cela.

Qui voudroit ramasser toutes les choses que Marie de Rabutin a dites en sa vie, d’un tour fin, agréable, naturellement et sans affecter de les dire, il n’auroit jamais fait ; elle avoit la vivacité et l’enjouement de son père, mais beaucoup plus poli. On ne s’ennuyait jamais avec elle, enfin elle étoit de ces gens qui ne devroient jamais mourir, comme il y en a d’autres qui ne devraient jamais naître. Voici un éloge que la seule justice me fit mettre au-dessous d’un de ses portraits :


MARIE DE RABUTIN,
MARQUISE DE SÉVIGNÉ,
FILLE DU BARON DE CHANTAL,
FEMME D’UN GÉNIE EXTRAORDINAIRE
ET D’UNE SOLIDE VERTU
COMPATIBLES AVEC BEAUCOUP D’AGRÉMENTS.




V. — Page 34.
Extrait du registre des mariages fait en l’église Saint-Gervais et Saint-Promis de Paris, pour l’année 1644.
(Acte de mariage de madame de Sévigné.)

Le jeudi quatriesme du dit mois d’aoust, au dit an, messire Henry de Sevigny, escuier, de la paroisse de Saint Germain l’Auxerrois, et damoiselle Marie de Rabustin, de cette paroisse, apres la publication de trois bans, de part et d’autre, comme il nous a apparu par le certificat que nous a donné le sieur de Sevigny, de la part de M. le vicaire de Saint Germain l’Auxerrois, et qu’ils ont été fiancés en cette paroisse, ont reçu la benediction nuptiale par le reverendissime pere en Dieu, messire Jacques de Nuchezes, evesque et comte de Chalons sur Saone, oncle paternel de la dite damoiselle, en la dite eglise de Saint Gervais, en presence du reverendissime