rendus garants de l’exécution d’un traité conclu entre Guillaume, comte de Mâcon, et Pierre le Vénérable, abbé de
Cluny[1]. Il y avait même une charte un peu plus ancienne, de
l’année 1118, qui faisait mention du même Mayeul[2].
Du temps de Bussy et de madame de Sévigné, le vieux château de Rabutin, situé dans le comté de Charolais, montrait encore ses ruines sur un sol marécageux, au milieu d’un grand bois, qu’on appelait la forêt de Rabutin[3].
Sur les vitraux de l’église de Sully, près d’Autun, on voyait les armes de Rabutin écartelées avec celles de Bourgogne. Car, vers le milieu du quinzième siècle, Hugues de Rabutin avait épousé Jeanne de Montagu, fille légitimée de Claude de Montagu, dernier prince de la première maison de Bourgogne[4] ; laquelle Jeanne avait apporté en dot Bourbilly, Forléans, Fou, Changy et Plumeron[5]. Les chambres du château de Bourbilly, qui, depuis cet illustre mariage, appartenait aux Rabutin, et était devenu l’apanage de la branche aînée de leur famille, étaient tapissées de leurs écussons ; ce qui attestait, suivant la remarque de Bussy, le cas qu’ils faisaient de leur maison. On y remarquait Surtout un portrait de Christophe de Rabutin (sans doute Christophe Ier), qui, « après avoir mis ses armes en mille endroits et en mille manières différentes, s’en était fait faire un habit[6]. » Il paraît que ces Rabutin étaient très fiers de leur naissance, braves et spirituels, avec quelque chose de libre et d’original, et une pointe d’humeur caustique. Tous ces traits de race se retrouvent chez Bussy, quelques-uns, non tous, chez madame de Sévigné : elle ne semble pas avoir été infatuée de sa noblesse. Quand son cousin lui envoya son Histoire généalogique, elle lui écrivit, pour lui complaire, qu’elle était « entêtée de
- ↑ Histoire généalogique de la maison de Rabutin, dressée par messire Roger de Rabutin, comte de Bussy, lieutenant général des armées du roi, et maître de camp général de cavalerie légère de France, et adressée à dame Marie de Rabutin, marquise de Sévigné. Manuscrit autographe à la bibliothèque de l’Arsenal.
- ↑ Lettre de Bussy à madame de Sévigné, 20 février 1687.
- ↑ Histoire généalogique de la maison de Rabutin.
- ↑ Lettres de Bussy à madame de Sévigné, 9 septembre 1678 et 20 février 1687 ; et Histoire généalogique.
- ↑ Lettre de madame de Sévigné au comte de Guitaut, mars 1683.
- ↑ Lettre de Bussy à madame de Sévigné, 21 novembre 1666.