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NOTICE BIOGRAPHIQUE


autour de lui Corneille, Molière et Boileau, venant lui lire leurs nouveaux chefs-d’œuvre[1].

Les plus notables entre les autres amis et correspondants de madame de Sévigné ont déjà paru dans cette histoire, tels que Pomponne, Bussy, d’Hacqueville, madame du Plessis Guénégaud, Ménage et Chapelain ; ou y paraîtront en leur temps, le duc et la duchesse de Chaulnes, par exemple, qui déjà, en 1671, allaient familièrement aux Rochers et donnaient, à Vitré, une brillante hospitalité à madame de Sévigné ; et le trésorier d’Harouys. Les Chaulnes et d’Harouys, ce sont les amis de Bretagne. À Paris, il ne faut pas oublier Brancas, Guilleragues, Gourville, qui d’humbles fonctions chez le duc de la Rochefoucauld s’était, par l’esprit autant que par la richesse, élevé à une haute fortune, donnait des soupers de prince auxquels il invitait madame de la Fayette, la Rochefoucauld et Pomponne avec madame de Sévigné, et semblait à celle-ci « adorable et estimable au delà de ce qu’elle avait jamais vu » par son attachement à son ancien maître et par sa fidélité dévouée à la famille de Fouquet ; la marquise d’Uxelles, à qui est adressé le billet italien de 1655, et chez laquelle, plus tard, madame de Sévigné rencontrait les Grignan et particulièrement M. de la Garde, lié de grande amitié avec cette dame ; la marquise de Villars, qui écrivait souvent à madame de Sévigné, et avait, dit Saint-Simon, de l’esprit comme un démon ; madame Scarron, qui, en 1672, soupait presque tous les soirs chez madame de Sévigné, lui était si agréable par son amitié et son admiration pour madame de Grignan, et, lorsqu’elle fut au sommet de la faveur, la charmait encore en lui parlant de sa fille et du goût qu’elle avait pour elle « avec autant d’attention qu’à la rue des Tournelles[2]. »

Plusieurs lettres nous ont été conservées de madame de Sévigné à M. de Moulceau, ou, comme on l’écrivait quelquefois, de Monceaux. Ces lettres attestent une assez grande familiarité. Il y est traité tout à fait en ami. M. de Moulceau était président de la chambre des comptes de Montpellier. Il était

  1. Lettre à madame de Grignan 9 mars 1676.
  2. Lettre à madame de Grignan 29 mars 1680.