de Philippe de Coulanges et de Marie de Bèze, elle était
sœur par conséquent de la mère de madame de Sévigné, de
Philippe de la Tour de Coulanges, et de l’abbé de Livry. Deux
autres de ses frères, plus jeunes que le Bien Bon, étaient Louis
de Coulanges, seigneur de Chésières, et Charles de Coulanges,
seigneur de Saint-Aubin. Ces deux oncles de madame de Sévigné étaient souvent auprès d’elle à Paris, à Livry, dans la
jolie abbaye de leur frère, et même aux Rochers, où nous
voyons, dans les Mémoires d’Emmanuel de Coulanges, qu’ils
se trouvaient tous deux en 1658, et où Chésières fit un long
séjour en 1671. Celui-ci prit même si bien goût à la Bretagne,
qu’il finit par devenir plus Breton que Parisien. Nous n’affirmerions pas que l’amitié de madame de Sévigné pour le bon
Chésières, comme elle l’appelle, ait été d’une extrême vivacité. Il y a du moins une tendresse fort modérée dans l’expression de ses regrets, quand elle le perdit : « Nous avons
perdu le pauvre Chésières en dix jours de maladie. J ’en ai été
fâchée et pour lui et pour moi ; car j’ai trouvé mauvais qu’une
grande santé pût être attaquée et détruite en si peu de temps[1]. »
Elle parle bien mieux de la mort de Saint-Aubin, de cette mort édifiante, qu’elle a si admirablement racontée. Quand elle le vit dans un état alarmant (c’était en 1688), elle renonça à des projets de voyage qu’elle avait formés « pour vaquer, disait-elle, à ce qu’elle devait à quelqu’un qu’elle avait toujours aimé[2]. » Saint-Aubin, sur son lit de mort, tint longtemps la main de madame de Sévigné, en lui disant des choses tendres et saintes. Dans son testament il la loua beaucoup « et par son cœur dont il dit des merveilles, et par leur ancienne amitiés[3]. » Il laissait une femme, qui semble avoir été jusque-là peu agréable à la famille dans laquelle elle était entrée[4]. Mais il compta, en mourant, sur la bonté de madame de Sévigné, et ce fut à elle qu’il la recommanda.