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AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS.


et de cette exactitude où M. Monmerqué s’efforçait d’atteindre, et dont mieux que personne il aurait approché de plus en plus par ces derniers soins, souvent si efficaces, qui précèdent immédiatement et accompagnent l’impression. Pour nous conformer ici à son plan, et ne pas dénaturer son œuvre, on a donné aux notes un peu plus de place qu’elles n’en doivent tenir généralement dans le reste de la Collection des grands écrivains de la France. Il voulait que la lecture des lettres de Mme de Sévigné pût devenir pour qui voudrait lire les notes avec le texte, un vivant tableau de la société dont elle racontait la vie intime et quotidienne, qu’on y fit connaissance avec tous les personnages, qu’on sût leur parenté, leurs relations de société, leur rang, leurs fonctions, qu’il y restât le moins possible de ces figures qui ne vous disent rien et ne vous intéressent point parce qu’on ne sait qui elles sont.

M. Adolphe Regnier, de l’Institut de France, qui s’est chargé de diriger toute la collection des grands écrivains français, avait, à notre demande, promis à M. Monmerqué, peu de temps avant sa mort et lorsqu’il était déjà bien affaibli par l’âge et par la souffrance, de l’assister dans la publication de son édition nouvelle. Cette promesse, il eût désiré la tenir telle qu’il l’avait faite. Autant il a regretté d’avoir à suppléer son vénérable confrère, enlevé trop tôt aux lettres et à ses amis, autant il eût été heureux de le seconder dans ces derniers soins, de révision et d’achèvement, dont nous avons parlé. Mais son regret ne l’a point empêché de remplir avec une courageuse persévérance un engagement que la mort avait fort étendu en même temps qu’elle le rendait plus sacré. Il n’a voulu se décharger sur personne de la révision complémentaire du texte et de sa constitution définitive, et n’a pas livré à l’impression une seule ligne, soit des lettres, soit des notes, sans avoir tout examiné et vérifié. Il a été secondé par deux honorables auxiliaires, dont l’assistance a été de nature très-diverse, mais le zèle également profitable, et dont nous l’avons souvent entendu se louer avec reconnaissance. M. Rochebilière, qui a eu pendant plusieurs années des relations d’amitié et d’étude avec M. Walckenaer, et qui avait été choisi par M. Monmerqué lui-mème pour le seconder dans ses recherches et achever de mettre en ordre les éléments de la nouvelle édition, a continué