PAUL DÉROULÈDE
Un grand diable, oui ; avec des grands bras, des grandes jambes, un grand nez, une grande redingote, des grands gestes, en toute sa personne quelque chose de démesuré, d’exagéré — et de profondément attractif !
Je l’ai abominé, jadis, avant de le connaître : son patriotisme bruyant me portait sur les nerfs ; sa Ligue des Patriotes me faisait l’effet d’une fanfare d’État. C’était au temps de la brasserie de la rue Saint-Marc ; du siège mémorable qui laissa sur le carreau tant de bocks égueulés, tant de moos défaillants ; où le sang du houblon jaunit vilainement le trottoir, étonné de le recevoir tout de go, sans l’intermédiaire des fils saoûlards de la saoûlarde Germanie.
Je le savais sincère pourtant — de sa loyauté nul ne douta jamais ! — mais d’une sincérité si tapageuse que la fourberie discrète de quelques-uns en semblait, par-