une dizaine de gens crânes, une si furieuse envolée vers la sortie !…
Il n’y a pas eu que cela. Il y a eu de sales actions commises dans un but de courtisanerie vile, d’obséquiosité calculée ; en vue de la bonne somme à toucher ou de la bonne place à obtenir.
J’ai, au bout de la plume, le nom de ce triste garçon, reporter dans un grand quotidien, qui, le jour de l’attentat d’Aubertin, alors que tout danger était conjuré et que l’homme désarmé, maintenu, déjà noir des « gnons » récoltés dans la bagarre, traversait, sous bonne escorte, la petite rotonde, se précipita sur lui et, d’un coup de poing formidable, lui fendit l’arcade sourcilière,
Il y avait là des amis de Ferry : il fallait faire du zèle. Il fut, d’ailleurs, beaucoup félicité.
Et ce monsieur-là a écrit ou écrira, un beau matin, « que la tyrannie suscita des choses abominables, telles que les mauvais traitements infligés par les courtisans à Damiens captif ; et qu’il est bien heureux que la révolution de 1789 ait enfin assuré le respect des prisonniers ! »
Tas de blagueurs !… Je voudrais bien savoir ce qu’ils en auraient fait, d’Aubertin, si on ne le leur avait arraché des pattes !
D’autant que ces pattes, serviles envers le maître, ne s’étendent jamais, cruelles, que sur l’isolé. Demandez un peu à tous ceux qui ont vu la séance du 12 juillet 1888, combien les griffes s’allongeaient, en leur désir immodéré de tâter du général ; d’arracher la barbe blonde ; de défigurer le visage trop connu.
Mais, si ces bêtes sont méchantes, elles sont prudentes aussi. Celui-là n’était pas un hère quelconque, suppliciable à merci, et, s’il était un isolé — ou à peu près — dans leur cage, ils sentaient, derrière les murs,