qui sont parvenues, le diable sait comme, l’une à 100 francs, l’autre à 270 francs !
L’épée d’honneur — la seule qui figurât au catalogue — a été acquise 275 francs par le mandataire de mademoiselle Griffith. Une autre épée, évaluée 140 francs, est désormais la propriété d’une des plus dévouées amies du général, une Parisienne, madame Lefèvre.
C’était le tour de l’argenterie… la fameuse argenterie du « concussionnaire » ! Elle se composait de sept pièces, toutes offertes — dont la dernière, entre autres, par deux cent quarante-cinq mille personnes : la médaille de député.
Elle a été conquise, pour 260 francs, au milieu de timides et fiévreuses enchères, par un bonhomme qu’on m’a dit depuis agir pour le compte de M. Alfred Edwards, le directeur du Matin. C’est M. Waroqué, membre du Parlement belge, directeur des charbonnages de Marimont, qui a emporté haut la main la coupe en argent de la Ligue des Patriotes. Quand on l’a tirée de sa gaine, des gens se sont levés, tendant les bras. Il a fallu la promener dans l’assistance, sous demande de la mieux voir. Mais, comme l’autre jour, pour Jupiter, de gros doigts l’effleuraient dévotement, et des hommes demeuraient silencieux, les yeux baissés, les joues pâles, après qu’elle avait passé…
Le millionnaire belge a dû la payer 850 francs ; et la Ligue a lutté comme un archange, pour ravoir ce souvenir offert par elle, à l’issue du banquet de Lemardelay, en 1888.
L’autre coupe, en vermeil celle-là, bien plus grande, bien plus riche ! — mais sans âme — n’a pas dépassé 300 francs. La paire de pantoufles de femme en argent ciselé, ravissantes et naines comme les mules de Cendrillon, ont été allouées pour une bouchée de pain :