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NOTES D’UNE FRONDEUSE

lèvres, et des yeux tendres, presque craintifs, demandant grâce à la vie — à la mort aussi, peut-être ! — elle était sûrement, cette créature sans défense, de la race des prédestinées pour le malheur et la précoce disparition.

Comme je rendais l’image, un hennissement triste, inquiet, semblable en sonorité à l’aboi du chien qui sent la mort, a soudain retenti.

— Qu’est cela ?

— C’est Tunis.

Tunis !…

J’ai traversé la cour dans laquelle, le long du mur mitoyen, quatre arbres en expectative, plumeaux de verdure hauts comme des têtes-de-loup, représentent le « jardin anglais ».

L’écurie a été ouverte, et le cheval noir, le fameux cheval noir, a allongé sa tête fine, en un appel de caresse.

Pauvre Tunis !

Dans la maison, au premier, en un salon tendu de rouge où le portrait équestre de Boulanger, par Debat-Ponsan, emplit un panneau, les amis serraient la main du général, prenaient pour la plupart congé de lui — allaient reprendre, eux, le chemin de France !

Entre sa vieille mère, sa cousine, son neveu, il les recevait, morne, affaissé jusqu’à l’agonie, répétant ce mot navrant, dont l’écho encore me hante :

— Elle est partie. Je suis seul, tout seul…

Tout seul, c’est vrai !