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Le publiciste français parlait quelque part des fortifications de Mons, des remparts de Charleroy, de Namur et de Huy, « qui, bâtis contre nous, sont pour nous aujourd’hui ». Weustenraad le prie de distinguer : « Si ces belles forteresses sont pour vous, elles ne sont pas à vous, elles cesseraient même d’être pour vous du jour où, vous préparant à réaliser par la force votre rêve de la frontière du Rhin, vous tenteriez le moindre effort contre notre indépendance ».

M. Chevalier ayant observé que notre pays est le prolongement du sien, Weustenraad affecte d’on tomber d’accord. « Mais, ajoute-t-il aussitôt, ce n’est pas une raison pour que vos hommes politiques songent à l’annexer. Nous n’avons pas de frontières naturelles, c’est vrai ; mais le patriotisme et le courage des Belges, leur indomptable amour de l’indépendance en tient lieu ». Cet article apparaît ici comme une « source » du poème intitulé Aux conquérants parisiens, que Weustenraad écrira quatre ans plus tard. Des vers entiers de cette pièce s’y rencontrent déjà, presque textuellemnt, mêlés à la prose. D’autres passages de la Lettre à M. Chevalier paraissent l’avoir inspiré dans la composition de la même poésie. Tel est celui où il réfute une assertion de cet écrivain d’après laquelle la liberté belge serait fille de la liberté française : « Les communes des Flandres, du Brabant et de Liège avaient déjà organisé dans leur sein, sur d’admirables bases d’économie sociale,