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certain E. de Beaulieu venait de publier une étude intitulée la Vie politique des Belges, riche en inexactitudes, en inepties ou en commérages sur notre gouvernement, nos mœurs et nos institutions, et que je me garderai bien d’analyser. On saura seulement que le maladroit publiciste, après avoir formulé maintes critiques de détail équivalant à dire que la Belgique est mal gouvernée et mal administrée, reconnaît que, « malgré ces obstacles ou ces contradictions, le peuple belge est, par excellence, le peuple riche, tranquille, heureux et libre en Europe ». Weustenraad ne manque pas de relever cette inconséquence : un peuple prospère ne peut être un peuple mal gouverné. Et il prend note des éloges décernés par de Beaulieu pour s’en servir contre lui à l’occasion.

L’ironie domine, dans cet article, une ironie assez lourde, je l’avoue ; la raillerie se démasque souvent, une raillerie qui va jusqu’au sarcasme et à l’insulte. L’ensemble est déclamatoire, mais vigoureux ; et à toutes les pages éclate un sentiment nouveau, qui inspirera désormais la plupart des œuvres de Weustenraad, la fierté belge.

Peu de temps après, un de nos journaux, le Courrier belge, ayant attaqué certains écrivains français de la nouvelle école, (Jules Janin entre autres), qu’il appelait des « gamins de littérature », la Revue de Paris publia contre la Belgique un article anony-