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tres, et tous nous applaudirons à son œuvre de réhabilitation et de justice. »

D’autres articles sont plus spécialement l’œuvre du publiciste : ils concernent notre nationalité et nos mœurs, notre indépendance et les moyens de la sauvegarder. L’importance du sujet traité, et le ton habituel, qui est celui d’une vive polémique, font qu’ils l’emportent en intérêt sur les précédents.

Trois d’entre eux furent écrits en réponse à des études que des écrivains français avaient consacrées à la Belgique. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les Français s’intéressent à nos faits et gestes. Dès 1835, ils admiraient la prospérité matérielle de notre pays, et ils le considéraient avec l’attention que mérite une « terre d’expérience ». Ils en firent l’objet de maintes études, qui parurent, pour la plupart, dans la Revue de Paris. Les unes étaient sérieuses, documentées et impartiales, comme celles de Nisard et de Schoelcher, qu’on relit avec plaisir ; les autres étaient entachées de la légèreté, de la fatuité impertinente, dont les Français de ce temps-là étaient assez coutumiers quand ils voulaient bien s’occuper de nous. Tantôt ils raillaient notre lourdeur, notre rusticité, notre béotisme ; tantôt, au contraire, ils affectaient de voir en nous des frères, des Français momentanément arrachés à la France et qui devaient lui être rendus tôt ou tard. Les sentiments que nous leur inspirions oscillaient entre