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III

Années d’incertitude et d’apprentissage


Les quinze années que Théodore Weustenraad passa à Liège, (novembre 1832 — août 1847), furent les plus heureuses — et les plus fécondes — de son existence. Il était très sensible, nous apprend G. Stas, au charme du pays liégeois, que l’industrie, en ce temps-là, n’avait pas encore défloré. « On ne se fait point d’idée, dit-il, de la joie naïve et presque enfantine qu’il éprouvait dans les charmantes promenades de Quincampoix, de Chaudfontaine et de Tilff ». Je note ce trait, qui est bien d’un poète. Mais je suis porté à croire que, si Weustenraad aimait la grande ville wallonne, c’était moins pour la beauté de ses environs que pour la cordialité de ses habitants et l’atmosphère morale qu’elle lui offrait. Le milieu liégeois semble avoir été, à cette époque, particulièrement vivant. Le Maestrichtois y rencontra quelques-uns des hommes de talent ou de cœur qui incarnaient les aspirations belges, tels que les historiens Mathieu