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prudence… Prudence et ardeur, ce sont deux choses qui dans la doctrine peuvent très bien se concilier. » J’abrège la citation, la lettre de ce Maschereau étant assez peu intéressante, et je passe au post-scriptum de Duguet : « Maschereau, dit-il, n’a pas lu le Messager des Chambres et n’a pas bien retenu ce que je lui avais dit après l’avoir lu. On ne parle pas seulement dans ce journal de prédications tentées, avortées et suivies de persécutions. On y déclare très positivement que vous vous êtes trouvé forcé d’abandonner Tongres. Je vous prie, mon cher fils, de nous donner au plus tôt sur cette affaire des détails circonstanciés. Nous y tenons à cause de vous aussi bien que par rapport à nous-mêmes. Du calme, Vestenraad (sic), du calme, jusqu’au jour où, reçu dans nos rangs, vous pourrez sans péril déployer cette ardeur qui bouillonne en vos veines. »

Weustenraad fut-il réellement « persécuté » ? Et en quoi consistèrent ces persécutions ? Le substitut fut-il momentanément forcé d’abandonner Tongres ? Ce sont là des questions auxquelles il m’est impossible de répondre et dont, au reste, je ne m’exagère pas l’importance.

La ferveur saint-simonienne de Weustenraad fut de courte durée. Tout porte à croire qu’elle était éteinte au moment où il quitta Tongres pour aller habiter Liège, c’est-à-dire en novembre 1832. Perdit-il courage devant l’insuccès de sa propagande et les