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l’homme par l’homme » ; ils prétendaient y substituer « l’exploitation de la nature par l’homme associé à l’homme ». Et Saint-Simon, l’auteur de ces merveilles, était une fois de plus égalé à Dieu et placé au-dessus du Christ :


C’est le Nouveau Messie à la voix qui féconde,
C’est le Christ, complété par Moïse et Platon,
Le Fils chéri de Dieu que salua le monde
Du nom de Saint-Simon !


Malheureusement ce chant, un des plus curieux du recueil, en est aussi un des plus médiocres. Weustenraad lui-même semble s’en être rendu compte, car le chant IV est le seul qu’il n’ait pas cru pouvoir admettre, même revu et remanié, dans le recueil de ses Poésies lyriques. Il est vrai que l’industrie devait s’y e trouver suffisamment glorifiée, et cela en des poèmes plus significatifs encore et moins imparfaits, tels que le Haut-Fourneau.

Quant au chant V, il ne différait guère du chant I pour le fond ; la différence était dans la mise en œuvre et surtout dans l’accent. Bien loin de s’être calmé, comme le lui conseillait Paul Rochette, Weustenraad était devenu plus violent et plus âpre. Les saint-simoniens s’en affligèrent. « J’ai relu avec beaucoup de plaisir vos Chants de réveil, lui écrivait en leur nom un certain Maschereau, (6 avril 1832) et j’ai vu avec plaisir aussi que ceux que vous avez ajoutés