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Théodore Weustenraad fît beaucoup de bruit dans la petite ville de Maestricht, où le jeune homme était universellement connu et estimé ; et, suivant Jaminé, « l’élite de la population » profita de cette circonstance pour lui témoigner sa sympathie en « l’accablant de visites et de cadeaux ». Soit faiblesse, soit insouciance, les autorités tolérèrent ces manifestations ; et elles n’empêchèrent même pas le prévenu de continuer, du fond de sa prison, sa collaboration à L’Eclaireur. « Le parquet requérait à la charge de Weustenraad l’application de l’arrêté de 1815 sur la presse. La magistrature limbourgeoise fit preuve d’une indépendance peu commune à cette époque ; elle répondit à ce réquisitoire par une ordonnance de non-lieu ; le parquet fit opposition, et la chambre d’accusation renvoya Weustenraad en police correctionnelle ; mais le tribunal acquitta le journaliste et cette fois la Cour d’appel confirma la sentence » (Stas).

L’affaire avait eu du retentissement non seulement à Maestricht, mais même à Liège, où siégeait la Cour d’appel. Les circonstances s’y prêtaient d’ailleurs : en 1828, le mécontentement des Belges allait croissant de jour en jour, et il trouvait dans un tel procès une occasion de se manifester.

Quelques-uns des meilleurs avocats et jurisconsultes de Maestricht et de Liège secondèrent spontanément le jeune publiciste incriminé. Weustenraad cite lui-