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avait souffletés, et a écrit dans le Journal des débats des articles élogieux à l’adresse de tous les académiciens sans distinction, dont il recherche les suffrages.

» C’est une faute parce que l’homme élevé aujourd’hui au rang de professeur a été publiquement flétri par une imputation déshonorante dont il ne s’est jamais lavé.

» Si j’avais eu connaissance des négociations ouvertes avec Sainte-Beuve, je vous aurais fait ces objections. Après la nomination de Sainte-Beuve elles deviennent inutiles, et si je me permets de vous les faire aujourd’hui, c’est pour vous faire comprendre l’impossibilité, pour moi, de défendre le choix de Sainte-Beuve.

» Mais si, au milieu de la polémique qui s’est livrée, quelqu’un s’avisait de dire que la chaire donnée à Sainte-Beuve m’avait été promise par vous, oh ! alors, soyez tranquille, j’élèverais à l’instant même la voix pour lui donner un démenti formel.

« Seulement il faudrait m’en informer, car je vis ici complètement isolé ; je ne lis qu’un seul journal, l’Indépendance, et j’ignore ce qui se dit dans d’autres feuilles. Je sais que beaucoup d’entre elles critiquent la nomination de Sainte-Beuve et se servent d’arguments parfaitement ridicules et bêtes. L’Émancipation surtout a ce privilège ; ma nomination aurait été peut-être critiquée tout aussi vivement