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que je ne vous avais pas prévenu des négociations ouvertes avec Sainte-Beuve, après celles entamées avec Nisard.

» Je dois vous rappeler qu’après vous avoir donné lecture d’une lettre relative à Nisard, j’ai ajouté, en répondant à l’une de vos questions : Est-ce tout ? — Non, les négociations continuent encore. Et en effet il n’y avait pas que Nisard en France, je n’avais aucun motif de préférence personnelle pour lui, et jamais je ne vous ai dit : « Nisard ou vous ». Je vous ai toujours déclaré, non sans peine, que je vous préférerais une notabilité littéraire de France, et tout ce qu’il vous a été permis de croire, c’est que, si je choisissais dans le pays, ce serait vous, en dépit des objections que rencontrait votre candidature et dont je ne vous entretenais pas. Que je vous aie dit un jour, pressé par vos questions incessantes, prépare-toi toujours, je ne le nie pas. Mais en vérité pouviez-vous me rappeler cette parole comme un engagement de ma part ; et pouvais-je vous répondre moins ? Ne trouvant pas mieux que vous à Paris, mon intention formelle était de vous nommer ; j’ai donc pu vous dire de vous préparer dans cette éventualité.

» Ce qui m’a blessé et vivement, je ne le cache pas, dans tout ceci, ce n’est pas tant que vous vous soyez plaint de moi en termes amers, que de vous