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Revue de Belgique. Weustenraad s’intéressa à cette entreprise et ne marchanda à Wacken ni ses conseils, ni ses encouragements, ni sa collaboration,[1] bien que l’insuccès de la Revue belge eût dû lui faire envisager avec scepticisme la tentative de son jeune confrère.

Le séjour de Bruxelles ne lui agréait guère. La capitale belge n’était pas, en 1848, la grande cité moderne, le foyer artistique et même intellectuel, qu’elle est devenue surtout après 1870 ; elle devait différer beaucoup moins qu’aujourd’hui, sous le rapport de la vie et du mouvement, des villes belges de la province, Anvers, Gand ou Liège. Et Weustenraad regrettait cette dernière ville, où il avait passé les belles années de sa jeunesse et noué de solides et chères amitiés. Était-ce l’effet de la nostalgie ? « Le climat de la capitale m’est funeste, » dit-il dans une lettre à Rogier, et le fait est qu’à partir du jour où il se fut installé à Bruxelles, sa santé se gâta.

Une occasion s’offrit bientôt à lui de rentrer à Liège dans des conditions particulièrement avantageuses et honorables.

En 1848, Philippe Lesbroussart, professeur de littérature française à l’Université de Liège, était admis à l’éméritat : Weustenraad sollicita la chaire devenue vacante par sa retraite.

  1. La Revue de Belgique publia onze poésies de Weustenraad (années 1846, 1847 et 1848).