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lité de Weustenraad et sur l’opinion qu’avaient de lui deux de ses plus notables contemporains.

Rogier et Lebeau faisaient grand cas du rédacteur en chef de la Tribune ; j’en trouve la preuve en maint endroit de cette correspondance. « La Tribune est excellente, lui écrit Rogier. Le ton est ferme et respire la conviction ; je n’ai pas besoin de t’engager à persévérer… Devaux, qui m’écrit de Bruges, invoque à grands cris le secours de ta plume chaude et honnête… » Lebeau n’est pas moins élogieux : « J’ai à vous complimenter, lui écrit-il, sur vos articles relatifs à la rupture de l’Union… La Tribune est bien. La Lettre d’un employé prudent est parfaite : c’est du Paul-Louis ou de l’ancien bourgeois de Saint-Martin… Votre talent est franc et énergique… Je suis heureux du succès de vos excellents articles sur l’Union… »

De leur côté, les deux hommes d’état étaient très heureux de voir leur politique approuvée par Weustenraad : « Je suis charmé, lui écrit Rogier, que vous trouviez aussi bonne l’attitude de l’opposition. Étant sur le théâtre, il nous est difficile d’apprécier l’effet de la pièce, et j’ai grande confiance dans vos impressions et votre jugement ».

En dépit de ces appréciations flatteuses, le journalisme, à la longue, pesait au poète. La pièce intitulée Fantaisie, datée de 1843, contient l’expression de sa lassitude, de ses regrets, de son écœurement, de ses aspirations au calme et au loisir.